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Artiste

Thomas Lélu

Pour Undertone, Thomas Lélu, artiste et directeur artistique propose une série de quatre photos Overlaps.  Nous avons parlé de la série, d’objets et d’érotisme.

 


Interview par Jean Du Sartel 

– Peux-tu nous raconter la genèse de ta série de collages ?

Il y a un trop d’images, tout le monde fait des images. Une image en soi, sans texte sans commentaire sans message, on peut lui faire dire ce qu’on veut et c’est ce qui m’a intéressé : la réutilisation des images.

Je voulais faire revivre des images, comme si Catherine Deneuve, utilisée dans la série, était vivante sur la photo. Quand on voit le portrait d’une star sur une photo, elle est figée dans un moment et ne dit rien ou pas grand chose.

À travers un corpus d’images figées dans le temps, qui appartiennent un peu toutes à notre histoire, il y a quelque chose de nostalgique et de triste que je voulais anéantir au profit d’un message plus actuel. Catherine Deneuve a été la première image de la série où j’ai posé des clés sur une photo d’elle très chic, maquillée chapeautée, et ces clés transformait l’image, on aurait dit des fleurs posées sur la coiffe ou une broche… c’était marrant.

– Que caches-tu sur ces images ? Y a y-il un rapport à l’érotisme ?

Ce qui m’intéresse, c’est l’entre deux, ni trop montrer ni trop cacher. Je laisse voir ce que les gens ont envie de voir. C’est ça l’érotisme pour moi. Je crois que c’est Oshima (le réalisateur de l’Empire des Sens) qui dit “voir ce qu’on est pas censé voir”. Il y a beaucoup de scènes dans l’Empire des Sens qui se passent dans une deuxième partie de l’espace, et notamment l’une d’elle où le personnage principal féminin joue avec un enfant et porte un grand kimono qui laisse entrevoir subtilement son corps. C’est ça pour moi la définition de l’érotisme.

– Comment choisis-tu les objets qui ornementent les photos dans ta série ?

Il y a toujours un jeu entre une image et l’objet que je vais poser dessus, mais à des niveaux variables. Parfois j’essaie de faire quelque chose d’un peu brut et trivial, sans forcément chercher à donner un sens en particulier, parfois ce sera plus charnel, avec un rapport de brillance par exemple avec la peau et la juxtaposition d’un fruit juteux, ça donne un résultat très humide, peau contre peau…

D’autres fois je chercherai d’avantage une logique et un sens. Ce n’est pas un travail vertigineux mais il y a bien sûr une attention, je vois ça comme de la cuisine. Le philosophe Peter Sloterdijk développe dans son travail la notion de l’exercice quotidien pour s’améliorer, être meilleur. J’ai ce rapport d’entretien avec ce travail, une sorte d’hygiène du cerveau. Quand je n’ai pas travaillé sur cette série certains jours je suis un peu frustré ! (rires)

“Tout ce qui nous entoure est érotisé”

– Où trouves-tu toutes ces photos ?

Je travaille dans la mode et suis entouré de magazines. Quand j’ai commencé cette série il y a trois ans,  je travaillais dans une agence de pub et je ne savais pas bien quoi poster sur Instagram. Il a fallu d’un magazine que j’ouvre, d’un objet que j’ai posé c’était très intuitif et rapide.

Dans mon travail plus général j’ai déjà travaillé sur des images érotiques, notamment une série où je jouais avec des tâches sur des corps.

J’ai grandi avec des parents soixante-huitards qui se baladaient souvent nus à la maison… il y avait des livres de nus, de sexe un peu partout… j’ai dû connaître un effet de saturation vers mon adolescence. Ce rapport un peu particulier que j’ai avec la pudeur a fini par se retrouver dans mon travail, je rhabille les sujets !

Bien sûr je ne fais pas que ça, je les apprête, je ne les habille pas pour les cacher mais davantage pour les styliser je crois. Je compose avec les couleurs, le corps, les objets. Il s’agit de donner du volume à l’image, les photos restent plates mais on y ajoute un volume, une ombre.

L’autre caractéristique de cette série c’est que ces images de mode, de luxe, de stars ont tendance à créer un distance, mais avec une cuillère posée sur l’image tout le monde s’y retrouve !

– “Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier”, tu te retrouves dans ce que dit Georges Clemenceau, cette appréhension, ce fantasme ?

Bien sûr ! La finalité c’est le sexe, et les 90% de mise en scène fabriquent l’intensité de l’acte, du moment. Et s’il n’y a pas ça, ça revient à l’image en soit, le corps, la nudité crue, plus ou moins figée.

– Quelle serait ta sélection dans Undertone

C’est dur de sélectionner ! Je crois que tout objet érotique comporte une notion phallique… je dirai que tout objet peut être phallique c’est avant tout une histoire d’état d’esprit. A partir du moment où tu es dans un état d’esprit sexuel, tout objet peut être érotique.

Tout ce qui nous entoure est érotisé, l’eau, la nature, la forêt, le buisson, les cavités, la terre… les bandes dessinées et la littérature fantastique développent souvent l’attrait érotique de la nature, la plante et les fleurs sont souvent des sexes féminins…

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