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Artiste

Alice Guittard

 

Alice Guittard participe à la 18ème edition du Parcours Saint-Germain et présente une oeuvre chez Longchamp. Rencontre avec l’artiste…

 


Photo : Self portrait

Alice Guittard fut formée à l’Ecole Supérieure d’Arts plastiques de Nice, la Villa Arson. Sélectionnée par la galerie The Pill lors du Prix de la Bourse Révélations Emerige en 2017, elle ouvrira son premier solo show à Istanbul en Juillet 2018. C’est au travers d’éditions, de photographies, de vidéos, de sculptures, que l’artiste révèle par bribes les éléments qui constituent ses recherches. Dans ses installations, le visiteur devient alors acteur d’une réalité encadrée mais pas limitée. Elle travaille sur différents supports comme le marbre, la pierre, le minéral, le cuivre. Ses oeuvres, toujours ancrées d’une trame poétique, sont le résultat d’une sensibilité littéraire.

– Racontes-nous ta pratique en tant qu’artiste plasticienne.

Tout ceci est très aléatoire. Ma méthode de recherche se déroule en deux temps, d’abord une rencontre hasardeuse, une lecture, une histoire que l’on veut bien me raconter ou que je veux bien retenir. Cela développe ensuite une analogie qui s’imbrique naturellement à mon corpus d’idées et qui oriente donc ma pratique. C’est au travers d’éditions, de photographies, de vidéos, de performances, de sculptures et d’expérimentations que je dérive d’histoires en histoires en révélant par bribes les éléments qui constituent mes recherches. Je me laisse porter par tout ce que la journée peut m’offrir, et à la nuit tombée je suis quelque part et j’ai fait quelque chose.

– Quel regard portes tu sur la jeune scène artistique française ? 

Un regard tendre et bienveillant tant qu’il est sincère.

– Au delà de la définition, c’est quoi être Artiste en 2018 ? 

Être artiste c’est récuser la schématisation que le monde essaye de nous imposer et « [préférer] aux résultats tangibles des solutions imaginaires et aux routes toutes tracées leurs chemins de traverses » pour reprendre la citation de Mathilde Villeneuve. La définition ne sera cependant pas singulière, il y a tant de possibilités aujourd’hui qu’il y en aura autant pour définir ce qu’est un artiste.

Y croire avec ferveur et ne produire qu’avec passion c’est cela qui est essentiel et nécessaire avant tout…

Je m’obstine journellement à créer les preuves d’un crime qui n’a pas eu lieu. Ce que je crée c’est ce qui est là sous nos yeux et que personne ne voit. Les formes s’offrent à moi, je m’occupe de leur attribuer une nouvelle destinée comme les jouets d’un dieu fou.

L’art de la forme________________________

– Quels thèmes abordes tu dans ton art ? 

La littérature puisqu’elle est le plus triste des chemins qui mène à tout, ça c’est André Breton qui le dit ; sinon le sacré, la tendresse, l’éventualité, le hasard, l’abandon de soi et le risque de tout perdre. Et puis la passion, puisque la passion excuse tout.

– Qu’aimes-tu mettre en lumière à travers ton art ? La forme est-elle un moyen pour faire passer un message?

Je m’obstine journellement à créer les preuves d’un crime qui n’a pas eu lieu. Ce que je crée c’est ce qui est là sous nos yeux et que personne ne voit. Les formes s’offrent à moi, je m’occupe de leur attribuer une nouvelle destinée comme les jouets d’un dieu fou.

– Que t’évoques “l’art de la forme” (thématique de cette 18ème édition du Parcours)? 

Un objet que l’on aurait envie de découvrir, de toucher et de caresser les yeux fermés… Un objet qui nous offre la possibilité de.

– On trouve régulièrement des références à la littérature dans tes pièces, quel est ton livre de chevet? 

Il n’est jamais le même. Mais ce soir c’est Lettres à une amie vénitienne de Rainer Maria Rilke (1941).

Le Parcours 2018________________________

– Parles-nous de la pièce que tu as crée pour Longchamp dans le cadre du Parcours Saint-Germain. 

Ce que la solitude et la nuit nous montrent d’effrayant se dessine par une forme en marbre qui m’a interpellée lors de la visite d’un marbrerie à Istanbul. Elle représente le négatif de la carte de notre monde donc elle ouvre le champ infini des possibles. Tel Atlas qui participa à la révolte des Titans et qui se vit condamné par Zeus à porter pour l’éternité la voûte céleste sur ses épaules, c’est ici un des Niobides dans sa fuite, photographié dans les jardins de la Villa Médicis, que j’ai souhaité faire apparaître sur le marbre. Aussi fragile que la peau, cette image vient se figer à jamais sur cette surface massive ; et, dans un geste suspendu, un tissu hydrophobe vient se déposer dans le creux de la forme. Sur ce tissu est brodé un extrait de La Femme adultère d’Albert Camus (L’Exil et le Royaume, Ed. Gallimard, 1957). Ce texte parle de désespoir, de solitude et ce que la nuit montre d’effrayant aux hommes déraisonnés qui se camouflent sous des airs de raison.

 – Ton travail a-t-il été influencé par l’histoire ou l’esthétique de Longchamp? 

De Longchamp, je retiens l’histoire de son fondateur avant tout. Dans les années 1930 et 1940, Jean Cassegrain et sa femme tiennent une civette familiale à Paris et ce dernier se positionne sur le marché des pipes à tabac. Il s’oriente petit à petit vers des accessoires en cuir puis vers la maroquinerie. Son nom étant déjà utilisé par un autre membre de sa famille, il nomme sa marque Longchamp, ses ateliers de production se trouvant à côté du célèbre hippodrome éponyme. Concernant le logo, il pense d’abord à la forme d’un moulin mais celle-ci est également déjà utilisée par un autre membre de sa famille, il en vient donc naturellement au cheval qui foule quotidiennement le champ de course.

L’accommodation de ce M. Cassegrain illustre fort bien la démarche dans laquelle je me place pour faire évoluer mon travail au quotidien.

– Pour le Parcours tu exposes dans un lieu fonctionnel, une boutique. Nous sommes loin du white cube de la galerie.  Comment appréhendes-tu cet accrochage?  L’espace a-t-il une incidence sur l’oeuvre?

J’aime les lieux qui racontent quelque chose. Et j’aime aussi créer un espace hors de l’espace pour reprendre la notion d’hétérotopie de Michel Foucault (1967), alors dans la boutique Longchamp je suis venue feutrer la vitrine de tissu noir pour accentuer l’aspect dramatique de l’œuvre.

Le Multiple d’art _____________________

– Comment définis-tu le multiple d’artiste? 

Le multiple d’artiste, je l’envisage dans l’édition, parce la littérature se partage.Pour le reste, j’apprécie la singularité de chaque œuvre, j’aime l’histoire et l’intensité qu’elle porte en elle.

– Envisages-tu le Multiple dans ta pratique?

J’ai récemment développé cette technique de multiple dans ma pratique (au delà de l’édition) avec le projet de marqueterie. Dans le fait de travailler avec des artisans, c’est avant tout de laisser la part belle au choix des marbres et des morceaux choisis qui font que, d’une certaine façon, je ne contrôle pas totalement l’esthétique finale de l’oeuvre. .

Et celle-ci change à chaque nouvelle réalisation : dans le fond la même, dans la forme, différente. J’ai déjà travaillé sur ce principe dans mes réécritures synonymiques, il s’agissait de ré-écrire une livre en reprenant le synonyme de chaque mot afin de réécrire une oeuvre au sens identique mais aux assonances différentes. J’essaye ici d’arriver à ce résultat par la diversité que nous offrent les pierres.

Actualité________

– Quelles sont tes prochaines expositions? 

Un group show à la galerie Praz-Delavallade du 28 juin au 28 juillet 2018 pour une exposition collective avec Vincent Chenut, Thomas Fougeirol, Lucas Jardin et Manoela Medeiros autour  de l’expérience de la matière et comment les artistes se l’approprient, l’exploitent pour mieux la redéfinir. Praz Delavallade –5 rue des Haudriettes, 75003 Paris, France

Mon premier solo show à la Galerie The Pill en janvier 2019 grâce au prix international de la Bourse Révélations Emerige 2017. Puisque rien ne dure, vraiment., titre de l’exposition, dégagera au sein de l’ensemble mélancolico-dépressif, quelque floues qu’en soient les limites, ce qui relève d’une commune expérience de la “perte d’une chose insaisissable”. Je présenterai une nouvelle série d’œuvres réalisées en Turquie lors d’une résidence en mars-avril 2018. The Pill- Ayvansaray Mahallesi, No:, Mürselpaşa Cd. No:181, 34087 Fatih/İstanbul, Turquie

Une exposition personnelle à la Villa Pisani à Stra en Vénétie, Italie sur l’invitation d’Olivier Perpoint (ICI Venice) autour de Marco Polo. Il s’agit ici d’effectuer une relecture du livre Le Devisement du monde de Marco Polo (1298) en recréant des objets, des traces, des preuves de ce voyage imaginaire afin de le rendre réel. Museo Nazionale di Villa Pisani- Via Doge Pisani 7 – 30039 Stra

– Si tu pouvais exposer où tu voulais dans le monde, quel serait ton premier choix? À quelle géographie dans le monde t’apparentes-tu le plus en tant qu’artiste ?

Je suis incapable de répondre à cette question. Là où tout à commencé, dans les montagnes.

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