Luis Alberto Rodriguez
– Interview recueillit par la Villa Noaille
« Mon travail consiste en une exploration de la forme humaine et de sa distorsion sous l’effet du mouvement. À ce titre, mon expérience passée de danseur irrigue fortement mes choix de photographe. Les corps sont invités à engager un dialogue avec les matériaux trouvés sur site, et à se laisser remodeler et réinvestir par leur environnement. Si les prises de vues se déroulent en des endroits spécifiques, elles ne se réfèrent à aucun lieu ou temps précis. Les matériaux sont mis en mouvement ; le haut et le bas sont inversés. Chaque photographie est le lieu d’une certaine confusion, qui vient hanter le spectateur : le familier devient méconnaissable, entraînant souvent une réaction physique immédiate.
Je considère d’abord les potentialités sculpturales du corps, puis je donne aux modèles une consigne de mouvement, en lien avec l’humeur, le sentiment et le concept de la photographie. Il s’ensuit un échange ou un dialogue entre nous, suivant leurs réactions à mes instructions. Je réagis à eux et j’espère qu’ils réagissent à moi. Je m’intéresse aux microglissements dans le corps, et à la façon dont ils s’organisent. Je demande aux modèles de réagir à leur environnement ; je dirige le mouvement en conséquence, jusqu’à ce que le résultat dépasse mes attentes. J’entends par là : jusqu’à ce que le corps soit affecté par le site, et le site par le corps. Les modèles sont encouragés à se saisir des objets et matières mis à disposition (pneus, briques, poussière, plastique, vêtements…) jusqu’à ce que le corps n’exprime plus que sa quintessence. Cela peut être cinétique (une réponse physique au mouvement) ou émotionnel.
“Si j’essaie ici de le décrire, c’est afin de ne pas l’oublier. C’est triste d’oublier un ami. Tout le monde n’a pas eu un ami.”
-Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince
A Million Little Bells est un journal de textures et de couleurs inspirées par la machination d’un jeune adulte emprunt d’une curiosité enfantine. C’est également la célébration de la vie, honorant ceux qui pénètrent notre royaume en laissant derrière eux plus qu’un souvenir. Nous suivons Léon au travers de cette comme dans une rêverie qui se transform en un jeux de rôle, il se déguise isolé du reste du monde, chaque metamorphoses nous permet peu à peu de se glisser dans le monde du rêveur
– Biographie
LUIS ALBERTO RODRIGUEZ (1980) A ÉTUDIÉ LA DANSE À L’ÉCOLE JULLIARD, NEW YORK. PHOTOGRAPHE AUTODIDACTE, SON TRAVAIL A ÉTÉ EXPOSÉ EN SUÈDE À WANÅS KONST. IL A ÉTÉ PUBLIÉ DANS LES MAGAZINES SLEEK, SLEEK ART, GLAMOUR, GRIOT ET GROUND, KALEIDOSCOPE ET NUMERO.