VERTIGE

Perdre pied, se lancer à corps perdu.

Autoportrait par procuration, la pole danseuse et son effort physique prend le dessus sur sa douleur psychologique, un dépassement de soi s’opère, le corps et l’âme ne font plus qu’un. L’appareil photo sur pied face à la barre deviennent des supports et nos deux corps dansent autour d’eux.

Telles des derviches modernes, ces femmes Pôle danseuses, montrent leurs corps se lovant autour de la barre devenue le point d’ancrage ténu à la réalité, à la gravité; l’abandonnant dans une tornade.

Elles placent le spectateur en entomologiste des corps désirées, des fantasmes, alors qu’elles-mêmes s’élèvent, se  détachent du monde dans une musique de la chair qui en se désincarnant retrouve sa réalité divine et s’érotise.

L’érotisme n’est il pas le lieu des abandons de l’âme et du corps, de la découverte mystique de la musicalité de l’autre, perdant la notion d’espace et de temps ?

Se perdre tout en se maîtrisant pour ne pas succomber aux vertiges .

Emmanuelle Bousquet